FJK 105

Rembrandt Harmensz Van Rijn (Attribué à) (1606-1669)

Diane avec deux lévriers

vers 1640-1645
185 x 271 mm

Technique
Plume et encre brun foncé/brun rouge, lavis sur traces d'esquisse au fusain sur papier vergé

Provenance

Ancienne Collection Tobias Christ, Basel
Vente, Sotheby's Parke Bernet & Co., Londres, Highly important Old Master Drawings from the Collection of Tobias Christ of Basel, 9 avril 1981, lot 24
Collection Jan Krugier, Monaco, JK 3226
Fondation Jan Krugier

Bibliographie

Basel, Kunstverein, Ausstellung von Kunstwerken des 15 bis 18 Jahrhunderts aus Basler Privatbesitz, avril-mai 1928, no 148;

Musée Jacquemart-André, Paris, La Passion du dessin. Collection Jan et Marie-Anne Krugier-Poniatowski, 19.03-30.06.2002, cat. 55, p. 134; reproduction couleur p. 135;

Hypo-Kulturstiftung, Munich, Das Ewige Auge - Von Rembrandt bis Picasso. Meisterwerke aus der Sammlung Jan Krugier und Marie-Anne Krugier-Poniatowski, 20.07-07.10.2007, cat. 48, p. 112; reproduction couleur p. 113;

Expositions

Basel, Kunstverein, Ausstellung von Kunstwerken des 15 bis 18 Jahrhunderts aus Basler Privatbesitz, avril-mai 1928, no 148;

Kupferstichkabinett, Staatliche Museen zu Berlin - Preussischer Kulturbesitz, Berlin, Linie, Licht und Schatten. Meisterzeichnungen und Skulpturen der Sammlung Jan und Marie-Anne Krugier-Poniatowski, 29.05-01.08.1999, cat. 39, p. 92; reproduction couleur p. 93;

Peggy Guggenheim Collection, Solomon R. Guggenheim Foundation, Venise, The Timeless Eye. Master Drawings from the Jan and Marie-Anne Krugier-Poniatowski Collection, 03.09-12.12.1999, cat. 47, p. 108; reproduction couleur p. 109;

Museo Thyssen-Bornemisza, Madrid, Miradas sin Tiempo. Dibujos, Pinturas y Esculturas de la Coleccion Jan y Marie-Anne Krugier-Poniatowski, 02.02-14.05.2000, cat. 60, p. 152; reproduction couleur p. 153;

Musée Jacquemart-André, Paris, La Passion du dessin. Collection Jan et Marie-Anne Krugier-Poniatowski, 19.03-30.06.2002, cat. 55, p. 134; reproduction couleur p. 135;

Hypo-Kulturstiftung, Munich, Das Ewige Auge - Von Rembrandt bis Picasso. Meisterwerke aus der Sammlung Jan Krugier und Marie-Anne Krugier-Poniatowski, 20.07-07.10.2007, cat. 48, p. 112; reproduction couleur p. 113;

Notes

La puissance de cette composition fait immédiatement penser à Rembrandt à qui on a attribué ce dessin. La présence autoritaire de la déesse, conservant une attitude digne malgré une chasse éreintante qui a laissé ses chiens haletants, l'absence même de décorum dans sa pose et dans sa tenue ainsi que l'expression alerte de son visage sont caractéristiques du maître.

Les traits de Diane ressemblent à ceux de son épouse, Saskia van Uylenburgh. De même que dans la gravure de Diane qui date des années 1631 (Bartsch, 201), la figure n'est pas idéalisée malgré son statut de déesse de la mythologie. Le style de ce dessin comporte tous les signes distinctifs de Rembrandt et peut être comparé avec les meilleurs dessins de la fin des années 1630. Les chiens eux-mêmes pourraient être issus du dessin conservé à Budapest qui dépeint un affectueux lévrier effrayant malgré lui un jeune enfant (Benesch, 411).

Au cours de ces dernières années, le dessin a suscité peu de commentaires et fut rarement exposé. En effet, depuis sa première publication en 1928, les scientifiques sont de plus en plus convaincus qu'il s'agit d'une copie d'après un original perdu, plutôt d'une œuvre de la main du maître. Ils se fondent sur le rendu de la lumière à la pierre noire, typique des copies réalisées dans l'atelier de Rembrandt, mais toujours absent de ses dessins autographes. Une première esquisse à la pierre noire offrait une trame sur laquelle le dessinateur pouvait travailler à l'encre. Cependant, les traits ainsi obtenus n'ont pas la précision graphique des œuvres de Rembrandt. Dans les copies d'atelier en revanche, on peut remarquer une pression analogue appliquée à la plume sur presque l'ensemble du dessin, ce qui entraîne une certaine faiblesse dans le modelé. Malgré la vivacité apparente du lavis sur la feuille, celui-ci n'améliore pas la description des formes, en particulier celle du chien à gauche ou bien de l'arrière-plan à droite. Cet aspect est tout aussi inhabituel chez le maître.

Néanmoins, le dessin est de superbe qualité et doit être une copie très fidèle de l'original, révélant ainsi la virtuosité atteinte par les élèves influencés par le génie de Rembrandt. Certains biographes des peintres hollandais, parmi les plus anciens, racontaient souvent que le choix d'un atelier dépendait du style du maître et que les élèves venaient y étudier toutes les facettes de son art. Il n'existait pas de meilleur entraînement que la copie directe des œuvres et nous ne pouvons qu'admirer la maîtrise du dessinateur qui a réussi à produire une feuille comparable en qualité à celle de son maître.

Certains chercheurs ont tenté de donner ce dessin à Govert Flinck (1615-1660), un de ses plus brillants apprentis dans les années 1630. Il présente en effet des similitudes avec le style de Flinck et la valeur de cette copie mériterait une telle attribution. Cette hypothèse, cependant, ne résiste pas à la chronologie: Flinck ne passe qu'une année dans l'atelier de Rembrandt, autour de 1633, et il ne devait déjà plus copier de manière aussi littérale les œuvres du maître après 1634-35, avant que ne soit exécutée cette Diane avec deux lévriers. En tout état de cause, il convient de noter l'intérêt suscité par ce superbe dessin qui a attiré tant d'attention et engendré tant d'hypothèses quant à son auteur.

Royalton-Kish, La Passion du Dessin, Musée Jacquemart-André, Paris 2002, p. 134

Demande d'information/de prêt

La Fondation Jan Krugier se consacre au rayonnement de la collection de dessins en prêtant régulièrement des œuvres pour des expositions. Les demandes de prêt devront comporter une présentation complète du projet.