Subleyras Pierre-Hubert (1699-1749)

Notes (1)

Il s'agit d'une étude préparatoire pour la grande composition, La Madeleine aux pieds du Christ chez Simon le Pharisien, dit aussi Le Repas chez Simon, peint à Rome et conservé au musée du Louvre. Entre 1735 et 1737, Subleyras peint ce tableau, qui le rend immédiatement célèbre, pour le réfectoire du monastère de Santa Maria Nuova à Asti. À cette époque il a déjà étudié à l'Académie de France à Rome.

La robuste servante de cette étude est dépeinte à l'extrême gauche de la grande composition avec de faibles différences par rapport au dessin. Accompagnée d'un timide garçon qui tient son tablier, elle entre par la gauche, tient un plateau et s'apprête à servir. Elle semble marquer un temps d'arrêt pour observer Marie-Madeleine qui sèche les pieds du Christ avec ses cheveux.

La construction de cette grande composition de trente figures ne fut pas aisée: l'artiste scinde la scène en petits groupes, autour de l'événement central et organise l'action par un savant jeu de couleurs. Il déploie des scènes tirées de vie quotidienne de part et d'autre de la scène principale, ce qui la rend plus vivante. L'une de celles-ci est constituée de la servante et du garçon. Quoique le peintre ait changé quelques détails, la servante est restée identique à celle de l'étude à l'huile du Louvre (op. cit., n°34, p. 201) et du modello de la Gemäldegalerie à Dresde (op. cit. n°35, p. 203). Le tableau provoque un effet dû à son superbe coloris, décrit par Pierre Rosenberg comme "unique en son temps". La subtilité et la délicatesse des tons de blanc des vêtements des personnages ou de blanc des vêtements des personnages ou de la nappe ont souvent été loués. Comme l'illustre cette étude, c'est particulièrement important pour la figure de la servante, car elle sert de point de fuite dans le tableau.

Nous ne connaissons que peu d'études pour le tableau qui mesure 215 x 677 cm. Pierre Rosenberg en a identifié deux études, conservées aujourd'hui au musée du Louvre (op. cit n°40 et 41, inv. 32919 et 32964). L'une représente un domestique à moitié agenouillé au premier plan et l'autre le personnage penché vers le Christ. Tous deux sont dépeints avec une technique et un style identiques à ceux de l'étude de la collection Krugier-Poniatowski [Fondation Jan Krugier].

L'artiste a utilisé le même type de papier. La feuille d'étude du domestique porte une inscription proche de celle de la servante. Pierre Rosenberg est certain qu'il a existé bien d'autres études et il en dresse la liste d'après des catalogues d'anciennes ventes aux enchères ou de collections prestigieuses, parfois assortis de commentaires.

Sigrid Achenbach, La Passion du Dessin, Musée Jacquemart-André, Paris 2002, p. 148

Notes (2)

Il s'agit d'une étude préparatoire pour la Servante portant un plat en argent, vue de côté gauche, représentée dans Le Repas chez Simon, oeuvre peinte en 1737 pour le Couvent de Sainte Marie d'Asti, près de Turin ; ce tableau est actuellement conservé au Musée du Louvre (cf. Rosenberg P., Subleyras, Paris, 1987, no 33).

Cette étude est apparentée à deux autres dessins du Musée du Louvre : le premier était autrefois dans la Collection du Comte d'Orsay (no 32964) et le second dans la Collection Saint-Morys (no 32919); ce dernier porte une inscription similaire (cf. Rosenberg, op. cit., nos 40-1).

Texte anonyme