FJK 134

Watteau Antoine (1684-1721)

Homme vêtu d'un manteau, les jambes croisées, le coude droit appuyé sur un socle (recto)

ca. 1715
190 x 110 mm

Technique
Trois crayons sur papier vergé brunâtre
Au verso, esquisse de drapé à la pierre noire

Cachet d'une collection non identifiée en bas, à droite (Lugt 1285)

Provenance

Probablement Collection Gabriel Huquier (1695-1772), graveur
Sa vente, Amsterdam, 14 septembre 1761, no 3056 (?)
Collection Louis Clément de Ris, Paris (1820-1892), selon le catalogue de la vente de 1919
Collection Henri Michel-Lévy, Paris
Sa vente, Galerie Georges Petit, Paris, 12-13 mai 1919, no 117 reproduit
Collection Marcel Zambaux, Paris
Sa vente, Galerie Georges Petit, Paris, 21-22 novembre 1922, no 63 (pour 8000 francs)
Collection Mme François Heim, Paris (1968- ca.1977)
Vente, Crédit Municipal, Paris, 9 avril 1981, n° 1 (vente annulée)
Vente, Hôtel Drouot, Paris, 6 décembre 1984 (vente annulée)
Vente, Drouot Richelieu, Paris, Millon & Robert, 27 novembre 1998, lot 15
Collection Jan Krugier, Monaco, JK 5675
Fondation Jan Krugier

Bibliographie

ADHEMAR Hélène, HUYGHE René, Watteau, Sa vie, son oeuvre, éditions Pierre Tisné, Paris, 1950, mentionné sous le cat. 111;

PARKER K.T., MATHEY J., Antoine Watteau, Catalogue complet de son oeuvre dessiné, Tome II, F. De Nobele, Paris, 1957, no 671 repr;

ROSENBERG Pierre, Watteau 1684-1721, cat. exposition 1984-1985, fig. 2, p. 304, repr. p. 301;

GRASSELLI M.Morgan (Drawings), ROSENBERG Pierre (Paintings), PARMANTIERN. (Graphics), cat. exp. National Gallery of Art, Washington D.C., Grand-Palais, Paris, Schloss Charlottenburg, Berlin, 1984-1985, p. 301, ill. 2, p. 304;

GRASSELLI Margaret Morgan, The Drawings of Antoine Watteau, stylistic development and problems of chronology, (Thèse de doctorat), Cambridge, Harvard University, 1987, Vol I, p. 272, note 54, p. 324, note 16;

PRAT Rosenbert, PRAT Louis-Antoine, Antoine Watteau 1684-1721, Catalogue Raisonné, Gallimard/Electa, Paris, Tome I, 1996, no 324 repr.

Expositions

Galerie Cailleux, Paris, Watteau et sa génération, Paris, 1968, no 59 repr.;

Kupferstichkabinett, Staatliche Museen zu Berlin - Preussischer Kulturbesitz, Berlin, Linie, Licht und Schatten. Meisterzeichnungen und Skulpturen der Sammlung Jan und Marie-Anne Krugier-Poniatowski, 29.05-01.08.1999, cat. 45, p. 104; reproduction couleur p. 105;

Peggy Guggenheim Collection, Solomon R. Guggenheim Foundation, Venise, The Timeless Eye. Master Drawings from the Jan and Marie-Anne Krugier-Poniatowski Collection, 03.09-12.12.1999, cat. 57, p. 128; reproduction couleur p. 129;

Museo Thyssen-Bornemisza, Madrid, Miradas sin Tiempo. Dibujos, Pinturas y Esculturas de la Coleccion Jan y Marie-Anne Krugier-Poniatowski, 02.02-14.05.2000, cat. 66, p. 164; reproduction couleur p. 165;

Musée Jacquemart-André, Paris, La Passion du dessin. Collection Jan et Marie-Anne Krugier-Poniatowski, 19.03-30.06.2002, cat. 59 p. 142; reproduction couleur p. 143;

Hypo-Kulturstiftung, Munich, Das Ewige Auge - Von Rembrandt bis Picasso. Meisterwerke aus der Sammlung Jan Krugier und Marie-Anne Krugier-Poniatowski, 20.07-07.10.2007, cat. 59, p. 134; reproduction couleur p. 135.

Notes

Notes (1)

Ce dessin passe pour représenter le peintre Nicolas Vleughels (1668-1737) mais celui-ci était, semble-t-il, plus corpulant. Ce même personnage fut représenté avec un béret dans la Perspective (View through the Trees in the Park of Pierre Crozat) de Boston, datée de 1715 environ.

https://www.mfa.org/collections/object/la-perspective-view-through-the-trees-in-the-park-of-pierre-crozat-32097

 

Notes (2)

Cette étude expressive, qu'accentue la pierre noire, a été utilisée par Watteau à plusieurs reprises. En effet, un personnage identique, coiffé d'un béret, se trouve dans le célèbre tableau. La Perspective (Museum of Fine Arts, Boston). Il est accoudé à un socle supportant une large vasque et pointe le doigt vers une dame assise à ses pieds. Son visage est entièrement visible alors que, sur le dessin, le point de vue est situé plus haut, renforçant l'importance du haut du front et du crâne. Le traitement du visage, plutôt esquissé malgré quelques traits marquants, lui confère une expression inquiétante.

La gravure de Louis Crépy d'après ce même tableau reproduit cette figure en sens inverse, sans couvre-chef. L'homme semble plus jeune et se tourne directement vers la femme. Pierre Rosenberg explique les différences de pose par une ancienne restauration, menée un peu vite.

Dans le tableau et la gravure, l'homme appartient à un groupe de personnages qui s'amusent dans un parc: hommes et femmes d'âges différents, discutent, écoutent de la musique ou jouent d'un instrument. Certains regardent en silence le panorama. Une trouée au milieu des arbres permet d'apercevoir un mystérieux bâtiment entouré d'eau. Pierre Rosenberg et d'autres historiens d'art ont identifié la partie centrale du château de Montmorency, la propriété acquise par le grand collectionneur Pierre Crozat en 1709 et qui était auparavant la propriété du peintre Charles Lebrun. D'autres le considèrent comme une architecture fantaisiste ou une scène de théâtre.

Dans le catalogue de l'exposition Watteau, Pierre Rosenberg date ce tableau avant le voyage de Crozat en novembre 1714. En revanche dans son catalogue raisonné, il penche pour 1715. On peut en conclure que le tableau a été exécuté un peu plus tard. Le personnage du dessin a été généralement identifié comme le peintre Nicolas Vleughels (1668-1737), ami de Watteau, ce qui est difficile à confirmer compte tenu du faible nombre de portraits connus de cet artiste et des traits du visage peu caractérisés du dessin. Dans le catalogue de Parker et de Matthew, seulement sept dessins sont considérés comme des portraits de Vleughels dont celui-ci. Néanmoins, l'identification est loin d'être acquise et les six autres personnages présentent peu de ressemblance avec celui-ci (Grasselli, p. 324, n°16). En effet cette figure est émaciée alors que sur les autres dessins, Vleughels, est plutôt corpulent.

Le verso de cette feuille montre la moitié inférieure d'un personnage assis, enveloppé dans un long vêtement. Le personnage est coupé en haut et en bas, le pied droit posé en oblique. Pierre Rosenberg ne mentionne pas le verso dans son catalogue, car il ne connaissait alors la feuille que par une ancienne photographie du recto (le dessin était considéré comme perdu au moment de la publication).

Sigrid Achenbach, La Passion du Dessin, Musée Jacquemart-André, Paris 2002, p. 142

Demande d'information/de prêt

La Fondation Jan Krugier se consacre au rayonnement de la collection de dessins en prêtant régulièrement des œuvres pour des expositions. Les demandes de prêt devront comporter une présentation complète du projet.